Pour le mois de la nutrition, j’ai décidé de vous faire un petit billet sympathique sur ce que c’est que d’être nutritionniste, plus particulièrement mon expérience comme nutritionniste en 2020-2021.
Un peu d’histoire
La profession de nutritionniste (ou diététiste) a grandement évoluée au fil du temps. Au départ, ce métier - largement composé de femmes - était surtout constitué de ménagères ou d’infirmières qui s’occupaient de faire l’enseignement nutritionnel. C’est suite à la création de programmes universitaires en diététique qu’on voit (tranquillement) la progression de la profession et sa reconnaissance dans divers milieux. En 2018 on comptait plus de 3000 nutritionnistes-diététiste au Québec.
L’ère numérique
Avec les réseaux sociaux de plus en plus présents, être nutritionniste en 2020-2021 demande souvent d’être connecté : Facebook, Instagram, TikTok, podcast, e-book. La profession s'étend sur différentes plateformes et prend différents moyens pour véhiculer ou partager ses messages : billets de blogue, entrevues radio, télévision, chaîne youtube. En veux-tu du contenu? En v’là!
On est pas une moins bonne nutritionniste parce qu’on ne participe pas à partager du contenu sur les réseaux sociaux, mais lorsqu’on fait de la nutrition clinique (rencontre individuelle) ou qu’on travaille dans le domaine des communications, cette présence nous permet d’aller à la rencontre des gens et de prendre le pouls de leurs questionnements, leurs préoccupations, etc.
Être nutritionniste en 2020-2021, pour moi, c’est de démocratiser la nutrition et de déconstruire plusieurs idées au moyen de publications accessibles sur les réseaux sociaux.
L’intersectionnalité
Notre bac, bien que excessivement pertinent pour développer nos connaissances, ne peut pas couvrir tous les sujets (c’est logique!). En sortant du bac, on découvre donc - surtout maintenant - tous les enjeux liés à l’alimentation, au poids, à l’image corporelle, mais également leurs liens avec d’autres problématiques comme le patriarcat, le racisme, l’identité de genre, l’orientation sexuelle, etc.
Être nutritionniste en 2020-2021 demande donc de faire excessivement de recherche et de lecture pour apprendre. Manger, bien que ce soit «simple», est un acte excessivement complexe. Il est donc essentiel, du moins lorqu’on rencontre des clients, de comprendre toutes ces interactions pour aider du mieux qu’on peut, sans nuire.
Être nutritionniste en 2020-2021
Depuis les dernières années, la profession s’est donc complètement transformée. Pour ma part, étant une nutritionniste qui rencontre des clients, j’ai passé d’une nutritionniste qui croit tout savoir et qui croit que sa façon de faire est la bonne à une nutritionniste qui comprend la complexité de l’acte alimentaire, mais aussi la complexité des individus.
Être nutritionniste en 2020-2021 c’est :
ouvrir un peu plus les oreilles et fermer un peu plus la bouche
Être nutritionniste en 2020-2021 c’est :
faire équipe avec son client pour l’aider à atteindre ses objectifs en l’impliquant et non pas en imposant une façon de faire
Être nutritionniste en 2020-2021 c'est :
faire face à des machines marketing incroyables derrière des produits diètes et tenter de les déconstruire au quotidien
Être nutritionniste en 2020-2021 c’est :
être dépassé(e) par plusieurs médias sociaux et les trends qui s’y développent, mais développer une curiosité pour ces plateformes afin d’aider à passer notre message
Être nutritionniste en 2020-2021 c’est :
être dans un milieu principalement de femmes blanches et apprendre à reconnaître nos nombreux privilèges
Être nutritionniste en 2020-2021 c’est : voir des gens développer des pratiques alimentaires en réponse à un stress intense (pandémie) et être excessivement empathique
Être nutritionniste en 2020-2021 c’est être un(e) travailleur/euse essentiel(le) et adorer tout ce que ce statut comporte.
Marjolaine Cadieux, DtP, M.Sc
Pour suivre Marjolaine : @LesPiedsDansLesPlats
Pour communiquer ou prendre rendez-vous avec elle : marjolainecadieuxnutrition@gmail.com
Les opinions contenues dans le texte ne regardent que les miennes et non pas celles de l’Ordre (cité) ou de ses membres.
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