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Photo du rédacteurMarjolaine Cadieux

Devrions-nous en mettre moins dans nos assiettes?




Pour le mois de février, la thématique sur le magazine est: Le Minimum. Dans notre société de surconsommation, le minimum (ou le «moins») réfère souvent aux items comme les vêtements, les cosmétiques, etc. On encourage le minimalisme à la maison, de consommer moins, mais mieux : plus éthique, plus local… Mais qu’en est-il de notre alimentation? Rapidement, quand on pense au «moins» dans l’alimentation on peut penser aux carences, à manger moins, à perdre du poids. Mais ce n’est pas exactement ce que je souhaitais éveiller comme questionnement aujourd’hui.



CONSOMMER MOINS


La nourriture n’a jamais été aussi accessible en Amérique du Nord. La nourriture est partout (dépanneur, station-service, restaurant, pharmacie, cafés…), elle est accessible et est relativement peu chère. Nos armoires, notre garde-manger, notre réfrigérateur et notre congélateur débordent de denrées et de produits. Nous avons peur d’en manquer, nous mangeons «au cas où» on aurait faim plus tard ou juste parce que c’est bon. Mais on oublie certains détails importants.


Nous prenons le temps de regarder si nos cosmétiques n’ont pas été testés sur les animaux, s’ils sont locaux. Nous regardons si notre vêtement est fait au Québec, éthique ou encore nous optons pour du seconde main. Pourtant, les aliments que nous achetons n’ont généralement pas droit aux mêmes réflexions.


Le but du billet n’est pas de pointer du doigt ou de culpabiliser. Ce n’est pas d’acheter que du vrac, du bio et d’adopter une alimentation végétalienne, mais de réaliser. Réaliser tous les efforts, l’énergie et le travail qui se trouve derrière les aliments qu’on consomme et apprendre peut-être à mieux les respecter.



NOTRE BONNE VIEILLE TASSE DE CAFÉ


Prenons l’exemple du café. On ne pense plus vraiment à cette boisson, elle fait parti de notre routine et de notre quotidien. Nous jetons nos fonds de tasses, en préparons en trop grande quantité, bref on ne pense plus vraiment à cette ressource.


Cependant, savons-nous réellement tout ce qui se cache derrière chaque grain de café : l’effort, le temps, le travail, le transport? Un arbre à café prend habituellement 3 à 4 ans avant d’être assez mature pour produire des fruits qui pourront être récoltés. Durant ces 3-4 années, il faut s'occuper de l’arbre, l’arroser, s’assurer de sa santé, mettre de l’engrais… Lorsque les fruits sont prêts, ce sont généralement des travailleurs qui - manuellement - vont aller cueillir les fruits mûrs. Bien que certaines entreprises optent pour l’automatisation de la récolte, ce sont généralement des techniques manuelles qui sont utilisées. On estime qu’entre 100 à 200 livres de baies sont récoltées quotidiennement par chaque travailleur. Les fèves doivent ensuite subir une multitude de processus dont le triage (manuel), la fermentation et le séchage. Toutes des étapes qui utilisent encore beaucoup de ressources : de l’eau, de l’électricité, des humains, ... Le café est ensuite généralement prêt à être exporté vers des compagnies alimentaires. Il sera ensuite rôti, puis moulu, avant de finalement être emballé et expédié dans des centres de distribution avant de retrouver les tablettes de nos épiceries. Encore une fois ces étapes demandent du transport, de l’énergie, du plastique, de l’emballage et encore plus de plastique.


Au final, à force d'en préparer souvent en trop grande quantité, nous terminerons notre contenant de café trois fois plus vite, car nous ne sommes pas conscients de notre consommation. Nous en consommons trop et, ce faisant, gaspillons toutes les ressources qui ont servi à le produire, sans même s'en rendre compte.



LA RÉFLEXION EST LA SUIVANTE


Le café n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, mais il est pertinent pour chacun des aliments que nous achetons et que nous consommons. Réalisons-nous que la poire que nous mangeons a utilisé du temps et de l’énergie précieuse? Que le sac de chips que nous sortons le vendredi soir par habitude va générer des déchets qui devront être gérés?


Je vous invite donc à vous poser plus de questions lors de l’achat et de la consommation de votre nourriture:


  • Ai-je vraiment besoin de ça?

Le but n’est pas de se culpabiliser lors de l’achat d’aliments-plaisir. Je comprends que plusieurs pensent que nous n’avons pas besoin de chips, de biscuits, etc. Pourtant, ils nourrissent notre tête ou notre coeur et c’est parfait. La réflexion porte plutôt sur le fait de se demander si c’est vraiment nécessaire d’acheter tous ces aliments (fruits, biscuits, légumes, protéines, grains, etc.) Ai-je vraiment besoin de 3 brocolis ou 1 seul suffit? 3 paquets de barres tendres c’est assez ou c’est trop? Il faut penser que ce qu’on achète devra être utilisé et surtout consommé.

 

  • Ai-je une alternative à la maison?

Un autre effet que je remarque trop souvent est que nous avons le congélateur REMPLI de nourriture, mais que nous n’utilisons pas régulièrement nos restes qui y trainent. Six mois plus tard nous trouvons notre vieux reste de lasagne givré et nous le jetons. On pourrait donc commencer, lors de nos planifications de repas, par regarder ce que nous avons dans le garde-manger et l’utiliser. Oui, c’est plaisant d’avoir des conserves sous la main pour les journées où on est pressés et que le frigo est vide, mais 10 conserves de pois chiches ce n’est peut-être pas nécessaire. Gardons nos inventaires à un minimum!


  • Ai-je vraiment faim?

Oui, encore la faim! Manger quand on ne le ressent pas, par crainte d’avoir faim plus tard, par habitude… est un gaspillage important de ressources en plus de pouvoir avoir un effet sur notre santé à long terme si on ne l’écoute jamais. Prenons le temps de se demander si on ressent physiquement quelque chose avant de manger. Respectons les aliments pour ce qu’ils sont : des produits qui ont pour but de nous nourrir. Pas nous divertir, nous réconforter, etc.


  • Est-ce que je sais comment utiliser ces aliments?

Le gaspillage alimentaire à la maison est l’une des raisons pourquoi consommer moins est si importante. Si on achète un ingrédient, savons-nous comment nous allons l’utiliser et dans quelle recette? Et s’il en reste une partie, savons-nous comment le transformer? Le conserver?  Pour plus d'astuces pour éviter le gaspillage alimentaire, je vous invite à lire la chronique de notre collaboratrice Andréanne Tenhave à ce sujet, juste ici.



Surconsommer on le sait c’est un problème global de société. On oublie cependant que la surconsommation alimentaire fait partie aussi de l’équation. Le but n’est pas de se priver, de se sentir mal ou de se culpabiliser, mais plutôt de reprendre conscience de la chance qu’on a d’avoir accès à autant d'aliments et de les chérir plutôt que de les gaspiller, les dévaloriser et les utiliser pour autre chose que se nourrir.


Bonne réflexion xx



Vous avez d’autres question en lien avec la nutrition ou souhaitez rencontrer une nutritionniste, n’hésitez pas à communiquer avec notre nutritionniste Marjolaine de @lespiedsdanslesplats_ sur Instagram ou encore par courriel marjolainecadieuxnutrition@gmail.com



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